Dans notre pays, le pays
des droits de l'homme, où tout le monde semble "être Charlie", il est
curieux de voir à quel point le
jugement est devenu de plus en plus la norme. Il faut faire taire celui
qui
n'est pas dans la droite ligne de la pensée majoritaire. Quand on lit
des
propos "anti-autiste" ou "anti-parents", ou même pourquoi pas racistes,
sexistes, homophobes, on veut censurer, comme l'inquisition au
Moyen-Âge. Mais je trouve qu'il est plus utile de profiter de l'occasion
pour
relever le débat, pour poser les questions qui font réfléchir, pour
remettre en
question, du moins si l'on a affaire à une idée un minimum élaborée, pas
avec ce qui
n'est qu'une insulte ou un appel au meurtre. À celui qui dit « les
femmes aux
fourneaux » il n'y a rien de constructif à répondre bien sûr, sa pensée
n'étant pas
assez élaborée pour pouvoir y trouver quoi que ce soit d'intéressant. Il
faut profiter de chaque occasion de
mettre en avant les idées que l'ont croit être les meilleures et bien
souvent, ceux qui ont des idées rétrogrades montrent par leurs propos
que leur raisonnement ne tient pas debout. Discuter avec eux devant un
public c'est comme les laisser creuser un trou dans lequel ils tombent
eux-mêmes.
Mais la censure
n'a jamais rien de bon et donne l'impression sur nous sommes des fondamentalistes
plutôt que des philosophes. Alors, la bien-pensance serait-elle devenue une nouvelle
religion ? Le rejet de l'autre, tout le monde s'en croit à l'abri et se défend bien d'être intolérant, mais ce
que je vois sur internet me prouve le contraire. Ce sont des individus lambda qui
s'opposent, s'affrontent, se condamnent les uns les autres à l'anathème, parce qu'ils ne
sont pas capable d'entendre une pensée différente. Quelque part, il semblerait
que leurs convictions soient fragiles et que la moindre remise en question
risquerait de faire tomber le château de carte qu'est leur conception du monde.
Les parents veulent toujours rassurer leur enfants en les éduquant,
en leur
disant ce qui est juste. Il est vrai que cette façon de procéder est
utile
durant les premières années de la vie, mais il me semble que rapidement
il
faudrait plutôt apprendre à l'enfant à raisonner par lui-même, à trouver
dans
son propre fond ses valeurs fondamentales, en lui apprenant à se soucier
des
autres, à voir la conséquence de ses actes, à prendre goût à sa propre
amélioration dans la confrontation aux idées des autres. Les gens voient
avec
une telle facilité ce qui les opposent plutôt que ce qui les unis. Ils
n'ont
pas le goût de la différence, ils n'ont pas compris que la vie est basée
sur la
diversité et que leur pensée se consolide sur la contradiction des
autres. N'y a-t-il qu'une seule espèce d'insecte ? N'y a-t-il qu'un
seul type d'atome ? Trouve-t-on dans l'univers deux planètes qui soient
parfaitement semblables ? Même les empreintes de nos deux indexes sont
différentes. La diversité c'est la vie. Je me réjouis toujours de voir
des gens
penser différemment de moi, m'exposer leurs idées, m'expliquer pourquoi
ils
pensent que j'ai tort sur certain point. J'accepte toujours avec un
grand
intérêt la critique, parce que j'en fais quelque chose de constructif.
Mais c'est un effort qu'on doit faire soit même sans l'attendre des
autres.
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