vendredi 17 janvier 2020

Liberté d'expression

Dans notre pays, le pays des droits de l'homme, où tout le monde semble "être Charlie", il est curieux de voir à quel point le jugement est devenu de plus en plus la norme. Il faut faire taire celui qui n'est pas dans la droite ligne de la pensée majoritaire. Quand on lit des propos "anti-autiste" ou "anti-parents", ou même pourquoi pas racistes, sexistes, homophobes, on veut censurer, comme l'inquisition au Moyen-Âge. Mais je trouve qu'il est plus utile de profiter de l'occasion pour relever le débat, pour poser les questions qui font réfléchir, pour remettre en question, du moins si l'on a affaire à une idée un minimum élaborée, pas avec ce qui n'est qu'une insulte ou un appel au meurtre. À celui qui dit « les femmes aux fourneaux » il n'y a rien de constructif à répondre bien sûr, sa pensée n'étant pas assez élaborée pour pouvoir y trouver quoi que ce soit d'intéressant. Il faut profiter de chaque occasion de mettre en avant les idées que l'ont croit être les meilleures et bien souvent, ceux qui ont des idées rétrogrades montrent par leurs propos que leur raisonnement ne tient pas debout. Discuter avec eux devant un public c'est comme les laisser creuser un trou dans lequel ils tombent eux-mêmes.

Mais la censure n'a jamais rien de bon et donne l'impression sur nous sommes des fondamentalistes plutôt que des philosophes. Alors, la bien-pensance serait-elle devenue une nouvelle religion ? Le rejet de l'autre, tout le monde s'en croit à l'abri et se défend bien d'être intolérant, mais ce que je vois sur internet me prouve le contraire. Ce sont des individus lambda qui s'opposent, s'affrontent, se condamnent les uns les autres à l'anathème, parce qu'ils ne sont pas capable d'entendre une pensée différente. Quelque part, il semblerait que leurs convictions soient fragiles et que la moindre remise en question risquerait de faire tomber le château de carte qu'est leur conception du monde.

Les parents veulent toujours rassurer leur enfants en les éduquant, en leur disant ce qui est juste. Il est vrai que cette façon de procéder est utile durant les premières années de la vie, mais il me semble que rapidement il faudrait plutôt apprendre à l'enfant à raisonner par lui-même, à trouver dans son propre fond ses valeurs fondamentales, en lui apprenant à se soucier des autres, à voir la conséquence de ses actes, à prendre goût à sa propre amélioration dans la confrontation aux idées des autres. Les gens voient avec une telle facilité ce qui les opposent plutôt que ce qui les unis. Ils n'ont pas le goût de la différence, ils n'ont pas compris que la vie est basée sur la diversité et que leur pensée se consolide sur la contradiction des autres. N'y a-t-il qu'une seule espèce d'insecte ? N'y a-t-il qu'un seul type d'atome ? Trouve-t-on dans l'univers deux planètes qui soient parfaitement semblables ? Même les empreintes de nos deux indexes sont différentes. La diversité c'est la vie. Je me réjouis toujours de voir des gens penser différemment de moi, m'exposer leurs idées, m'expliquer pourquoi ils pensent que j'ai tort sur certain point. J'accepte toujours avec un grand intérêt la critique, parce que j'en fais quelque chose de constructif. Mais c'est un effort qu'on doit faire soit même sans l'attendre des autres.

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