Mes idées sont comme un vent fort qui souffle dans ma tête. Je ne devrais
pas, tant que possible, aller à contre-sens. Il faut que je profite de ce vent
pour avancer. Plus tard, c'est trop tard. Mais les obligations quotidiennes me
forcent parfois à faire route en vent-contraire. Il faut attraper le vent.
C'est parfois un peu contraignant car je ne peux pas faire ce que j'ai envie de
faire et que je ressens comme étant un devoir. Si mon esprit est obnubilé par
un sujet à un moment de la journée, il faut que je travaille dessus, car c'est
dans ces conditions que j'avance le mieux. Là, par exemple, je me sens inspiré
pour écrire. Après, il sera trop tard. Mais je devrais m'occuper de tout autre
chose pourtant ! et ces autres choses, plus techniques, plus terre à
terre, plus matérielles, ne m'inspirent pas et quand je ne suis pas inspiré je
n'avance pas. Le vent souffle fort, et peut changer de direction subitement.
J'ai l'impression d'être un voilier.
Je me rends compte que je suis horriblement lent et que je me laisse vite
déborder. C'est frustrant et je me sens un peu honteux. J'ai l'impression que
tout le monde fait beaucoup plus et beaucoup mieux que moi. Si j'ai envie de
lire un livre, mais que je me force à en lire un autre parce que je dois
l'avancer, je risque de ne pas être concentré du tout et de ne rien en tirer,
car mon esprit n'est pas bien disposé pour étudier ce sujet. En fait mon esprit
me semble indomptable, je ne peux faire que ce qu'il me commande, comme si
j'étais possédé à certains moments par une force surhumaine qui me commande de
chercher, de comprendre, d'analyser, de savoir et qui ne me laisse pas
tranquille tant que je ne suis pas parvenu à cette fin. C'est une véritable
obsession.
Quand j'ai des choses à faire pour mon association, ce que je considère
comme mon travail dans la vie, j'ai l'impression de ne pas avancer, car j'ai
une vision confuse de ce qu'il me reste à faire, surtout et avant tout quand il
s'agit de choses demandées par d'autres personnes. Lorsque la tâche est
accomplie, je n'y pense plus, donc j'ai l'impression désagréable de n'avoir
rien fait. Parce que je n'ai pas choisi de faire une chose, je n'arrive pas à
l'incorporer dans ma conscience du plan d'action à suivre tel que je l'ai
déterminé. Tout ça pour dire que parfois on peut avoir l'impression de ne pas
avancer et de ne rien faire, alors qu'il n'en n'est rien, mais c'est difficile
d'en avoir conscience, surtout pour les éternels insatisfaits que nous
sommes !
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